jeudi 31 mai 2012

Vous avez sûrement dû entendre parler des manifestations étudiantes au Québec, contre l'augmentation des frais universitaires. 

La situation n'est vraiment pas drôle, et je les soutiens à fond, mais je ne peux m'empêcher de rigoler en voyant les photos de leurs manifs ! Ils n'ont pas froid aux yeux ces Québécois !
Eh bien situation similaire à Auckland. Dans une moindre mesure... Pas encore de filles nues dans les rues pour protester... (pieds nus, ça oui par contre. Ca me choque toujours autant. Ca me fait penser à ce garçon qui a fait son exposé en chaussettes lundi dernier. Mais bref, je m'égare)

La manifestation "Blockade the Budget" avait pour principalement objectif de protester contre la politique d'austérité conduite par le gouvernement néo-zélandais qui mènerait notamment à réduire le nombre de bourses attribuées (surtout pour les "PostGraduate", c'est-à-dire les étudiants en Master). Les budgets pour les facultés d'Art et de Sciences Sociales seraient également diminués. Et le plus important, le taux de remboursement de l'emprunt réalisé pour ses études serait augmenté à 12% (10% actuellement) et l'obligation de commencer à repayer à partir de 19.000$ (contrairement à l'Australie où c'est 48.000). 
L'argument était donc de dire que si ces lois étaient votées, les études deviendraient réservées à une élite, et que l'endettement serait encore plus fort pour les familles les plus pauvres. Et on les comprend vu le prix des études et les aides qu'on a en France !... 


 La manifestation s'est déroulée la semaine dernière et les rues autour de l'Université ont été bloquées à la circulation. Mais bizarrement, cela n'a pas eu de grosses répercussions dans les médias, même Néo-Zélandais...



 Autre manifestation qui m'a beaucoup plus étonnée : "Aotearoa is not for sale", comprendre la NZ n'est pas à vendre. Vous imaginez ma surprise en voyant ces affiches partout !


Les récriminations sont toutes autres : les manifestants protestent contre la privatisation et la vente des terrains publics à des investisseurs étrangers. Conduits par un groupe non politisé appelé "the Hikoi" et créé par une majorité de Maoris, ces mouvements ont commencé dès 2010 et ont été plus soutenus ces dernières semaines après qu'un groupe d'investissement chinois ait racheté des terres agricoles à l'Etat. Les manifestants expliquent qu'ils protestent pour protéger leur pays avant que toutes les infrastructures publiques, les sols et donc l'énergie de la NZ soient privatisés et détenus par des capitaux étrangers. La crainte est de voir la NZ, ce si petit pays, peu à peu racheté et englouti par l'appétit d'investisseurs étrangers.


Plus globalement, le groupe à la tête de "Aotearoa is not for sale" critique le gouvernement (et surtout le 1er Ministre, John Key) de prendre des décisions sans en aviser les citoyens et d'abuser de ses pouvoirs. Parmi les partis qui soutiennent ces mouvements : le parti vert, le Labour party et même Greenpeace !

Alors que je pensais que la NZ était extrêmement à l'aise dans la mondialisation actuelle, je me rends compte qu'elle a tout de même ses limites : ce mouvement est assez représentatif de la volonté d'ouverture mais de la crainte de se faire dépasser, engloutir par des pays plus puissants. Le repli sur soi et la menace de l'extérieur en période de crise. On n'a pas fini d'en entendre parler...

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